Que deviennent-ils?

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Christophe Pignol, que faites-vous actuellement ?

Cela fait trois ans et demi que j'ai ouvert un complexe de foot en salle à Gémenos (Bouches-du-Rhône). Je suis revenu m'installer dans ma région natale. Je gère ça au quotidien. Pour rester au contact du football, je suis parfois consultant sur OM TV. Après ma carrière, j'ai aussi été consultant sur Canal+ pendant six ans. Quand j'ai ouvert le complexe, je me suis un peu détaché du monde du football. Mais maintenant, je m'intéresse toujours à ce qui se passe avec l'Olympique de Marseille. Je regarde aussi la Ligue 1 et la Ligue 2 puisque le FC Nantes est aussi un club qui me tient à cœur.

L'« Association Christophe Pignol » que vous avez fondée en 2002 occupe-t-elle également une grande place dans votre agenda ?

Aujourd'hui, j'ai un peu plus de mal à m'en occuper parce que mon activité professionnelle me prend beaucoup de temps. On essaye toujours de monter des projets et de financer des dispositifs informatiques dans les hôpitaux d'enfants atteints de leucémie. On essaye de monter un projet par an. Quand je suis au bureau, je partage mon emploi du temps entre la gestion du complexe, la préparation de mes émissions et l'association.

Vous avez été contraint de mettre un terme à votre carrière en 2001 en raison d'une grave maladie, une leucémie aigue foudroyante. Pensiez-vous revenir un jour dans le milieu du football ?

Je n'ai rien voulu couper. C'est la vie qui m'a dicté tout ça. J'avais des priorités : la première était de m'en sortir et de retrouver une vie normale. Avec beaucoup de chance et de combativité, j'ai réussi à me sortir de là avec ma femme et mes enfants. A 34 ans, on ne peut pas rester sans rien faire. Je n'ai pas eu d'opportunités pour intégrer une structure professionnelle. J'ai donc fait le choix d'habiter dans le Sud pour trouver une stabilité avec les enfants. J'ai monté ma structure et ça me convient parfaitement. Quand on a été joueur de foot professionnel, la pire difficulté est de trouver quelque chose qui nous passionne autant. On n'y arrivera jamais. Mais le fait d'avoir été malade m'a montré ce qui était important : la famille.

Comment avez-vous vécu votre maladie ?

Il faut un peu de tout : de la lucidité, de la combativité et du mental. J'ai eu la chance d'avoir été sportif et d'avoir un corps sain. Je ne buvais pas d'alcool et je ne fumais pas. J'avais un terrain qui allait favoriser les traitements. En plus de ça, j'ai eu beaucoup de soutien de mon entourage, de ma femme, de ma famille et de mes amis. Dans mon malheur, j'ai eu de la chance puisque les traitements ont fonctionné. Il faut une part de réussite malgré tout. J'ai été sportif et ça m'a beaucoup aidé.

Vous avez écrit un livre (« Le match de ma vie » aux Editions du Moment). Est-ce un moyen de parler de votre combat et de faire parler de cette maladie ?

Quand je suis tombé malade, j'ai eu besoin d'avoir des témoignages positifs pour m'imaginer comment on pouvait s'en sortir et comment on devenait après ces traitements qui vous déforment et vous défigurent. C'est une maladie particulière. J'avais besoin de visualiser quelqu'un qui s'en était sorti. J'ai écrit ce livre pour témoigner et donner de l'espoir. Il faut montrer aux gens malades qu'on peut redevenir ce qu'on était avant avec une autre vision des choses. Mais dans le cadre de mon association, je rencontre aussi des gens qui ne s'en sortent pas. C'est le revers de la médaille.

Comment s'est concrétisé le soutien du monde du football durant cette épreuve ?

Ça a beaucoup marqué les gens. C'est une histoire assez rare et particulière. Et tant mieux. J'étais au LOSC. Le club venait de remonter en L1 avec Vahid Halilodzic avant de jouer les premiers rôles. C'était une équipe de copains et de gars solidaires. Et d'un coup, un gars tombe malade. Forcément, c'est venu sous les feux des projecteurs. Les gars ont porté des tee-shirts et des banderoles. Toutes ces images ont marqué les gens. Quand on parle de ma carrière, on parle plus de la façon dont cela s'est terminé que de mes titres de champion (rires). Ça ne me gêne pas du tout. Je m'en sers à travers l'association. Tout ça m'a permis d'être aidé et d'en faire profiter les malades. Ça fait partie de ma carrière.

Personnellement, vous êtes-vous retourné sur votre carrière ? Conservez-vous un souvenir en particulier ?

Sans aucun doute, le titre avec Nantes en 1995. On ne peut pas rêver mieux. L'équipe a terminé championne avec des gars de la même génération, une super ambiance, dans une ville qui respire le foot. J'ai aussi été champion avec Monaco. Ça a été un grand moment de sportif mais ça n'a pas la même saveur. Je ne jouais plus lors des derniers matchs et il n'y a pas la même ferveur qu'à Nantes. Ce sont des moments extraordinaires. A Nantes, on pratiquait un jeu superbe.

Envisagez-vous d'intégrer un club professionnel ?

Je n'envisage rien du tout. J'ai passé mes diplômes d'entraîneur mais je ne trouve aucune opportunité et je ne pense pas être attiré par ce genre de challenge pour le moment. Je ne ferme la porte à aucune possibilité dans le football. Je ne suis pas quelqu'un qui poussera les portes pour revenir absolument. Je pars du principe que le foot, c'est ma vie. Peut-être qu'au détour d'une conversation, on me proposera un poste et peut-être que j'y réfléchirais.

Vous avez été aidé par Willy Sagnol et Bruno Cheyrou lors de la création de votre complexe. Êtes-vous en contact avec d'autres joueurs ?

Il y a quatre ans quand j'ai monté projet, je ne pouvais pas le faire seul. J'en ai parlé à Bruno puis à Willy. Tous les trois, on a monté notre structure. Je les ai souvent au téléphone. On ne peut pas garder contact avec tous les joueurs. Mais j'ai gardé pas mal d'affinités avec des joueurs de Nantes et de Monaco comme Sabri Lamouchi. Chacun s'est reconverti. Il n'y en a plus beaucoup en activité. De temps en temps, il y a des rassemblements qui permettent d'avoir des nouvelles des uns et des autres.

football365

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Christian Karembeu, au service des Sports de Ouest-France, en grande conversation avec son intervieweur Jérôme Bergot, observateur attentif de la planète football.
Christian Karembeu, au service des Sports de Ouest-France, en grande conversation avec son intervieweur Jérôme Bergot, observateur attentif de la planète football.
David Ademas

Même s'il n'est plus directement lié au monde du foot, l'ancien international nantais garde un oeil avisé sur l'actualité. Nantes, Rennes, les Bleus, le Qatar... Les sujets de conversation n'ont pas manqué avec cet invité de prestige.

Entretien

Christian Karembeu, la situation actuelle du FC Nantes ne vous désole-t-elle pas, vous qui avez connu dans les années 90, les grandes heures du club ?

C'est difficile de voir Nantes rester en Ligue 2. Le président Kita fait son possible, mais rien ne permet d'aller très haut au niveau sportif en ce moment. Il a fait revenir Guy Hillion, Stéphane Ziani, ça va dans le bon sens...

Pourquoi une telle chute de la maison nantaise ?

On n'a pas su rebondir sur les titres, préserver ce qui avait fait le succès. Nantes n'a pas su se renouveler au plan technique, n'a pas réussi à passer le témoin de sa philosophie du jeu. Et aujourd'hui, on est un peu orphelin de ça même s'il ne faut pas vivre dans le passé.

Ce club vous tient-il toujours à coeur, vous qui habitez entre la Suisse et la Slovaquie ?

Oui. Je dois ma carrière au FC Nantes, c'est le club qui m'a logé, nourri, blanchi quand je suis arrivé en France, qui m'a permis d'avoir un bagage technique et tactique pour partir vers d'autres clubs ensuite. Je suis reconnaissant envers les dirigeants, Bouyer, Scherrer, Toumelin, et bien sûr tous les coaches, Suaudeau, Albert, Zaetta, Denoueix... En arrivant au FC Nantes, le coach (Suaudeau) m'avait interpellé en me disant que je n'avais qu'à suivre « Roré »... Je ne savais pas qui c'était, en fait c'était Jorge Burruchaga, j'ai écarquillé les yeux : un champion du monde ! Et quelques années plus tard, je suis devenu champion du monde, avec Didier (Deschamps) et Marcel (Desailly). Claude (Makelele) aurait pu être parmi nous aussi, ou Ouédec, ou Loko, Pedros, Ferri qui faisaient partie du groupe...

Vous auriez pu gagner la Ligue des champions avec Nantes en 1995-1996, si vous n'étiez pas parti en Italie...

Si Nantes avait su contenir Vialli, en demi-finales contre la Juventus, il serait allé en finale et, pourquoi pas, aurait gagné la « coupe aux oreilles d'éléphants ». Il n'avait pas besoin de moi pour ça.

- FC Nantes

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S’il vit aux États-Unis depuis près de vingt ans, Pierre Morice n’en oublie pas le FCN et ses vieux maillots.



Ce fin technicien, au superbe pied gauche, a fait le bonheur du FC Nantes de 1978 à 1987. Pierre Morice vit désormais aux USA.

Presse Océan : Où vivez-vous depuis la fin de votre carrière ?

Pierre Morice : « Je suis installé à Stillwater, près de Minneapolis (États-Unis), depuis dix-neuf ans avec ma femme Rikke et nos trois enfants. Mon épouse est avocate. De mon côté, après avoir évolué dans deux clubs américains (Tampa Bays Rowdies et Minnesota Thunder) entre 1993 et 1995, j’ai suivi des études pour devenir docteur en chiropractie.

Mon diplôme en poche, j’ai travaillé en centre hospitalier avant de m’installer à mon compte. Ce fut une erreur. Financièrement, c’est dur. Actuellement, je réfléchis à mon avenir… ».

Le football, c’est fini ?

« Non. Je donne un coup de main au coach de Wayzata, un club local, quelques heures par semaines. J’interviens auprès de trois équipes, dont une féminine. Aux Etats-Unis, les universités regorgent de jeunes talentueux. Le jour où les meilleurs athlètes rejoindront le soccer et pas d’autres sports comme le football américain, attention les yeux !

Le physique ne fait pas tout mais en matière de coordination et de niveau athlétique, ici, c’est vraiment costaud ».

Avez-vous déjà conseillé des joueurs américains à des clubs français ?

« C’est arrivé. Mais les clubs de l’Hexagone sont réticents à l’idée d’investir aux USA, contrairement à Chelsea par exemple. Ils préfèrent regarder vers l’Afrique et l’Amérique du Sud. Ça me plairait vraiment d’être «l’œil» de la France. Il y a quelques années, j’ai conseillé au FCN de tester Jeremy Hall, un jeune américain alors âgé de 15 ans. Hall est venu à la Jonelière mais cela ne s’est pas fait. Aujourd’hui, Hall évolue en MLS (Major League Soccer) avec Thierry Henry ».

Que représente le FC Nantes pour vous ?

« Des bons souvenirs. J’ai eu la chance d’y vivre des moments fabuleux. Je m’en rends encore mieux compte avec le recul. Je suis arrivé des Côtes-d’Armor en 1978, comme Fabrice Poullain. Ensemble, nous avons connu l’inauguration du centre de la Jonelière ».

Vous souvenez-vous de votre premier match en pro ?

« Bien sûr. En 1980, j’ai marqué contre Lille un but à Philippe Bergeroo lors de ma première apparition sous la direction de Jean Vincent. Et c’est aussi contre le LOSC que j’ai disputé mon dernier match sous le maillot nantais, avec Coco Suaudeau comme entraîneur. J’ai connu des années extra-ordinaires auprès de joueurs comme Amisse, Bossis,

Michel… ».

Le titre de 1983 reste évidemment gravé dans votre mémoire…

« Je n’ai pas beaucoup joué mais tout était exceptionnel : l’ambiance, le jeu, la camaraderie. Et croyez-moi, quand on s’apprécie dans la vie, cela se ressent sur le terrain même si ça ne suffit pas pour gagner ».

Vous avez également connu de grands moments en Coupe d’Europe…

« Le plus fort, c’est à Moscou contre le Spartak lors de la saison 1985-1986. J’étais remplaçant. Je rentre et on obtient un penalty. J’ai croisé le regard d’Halilhodzic, qui avait l’habitude de les tirer, pour lui dire qu’il était pour moi ! J’ai marqué un but à Rinat Dassaev, l’un des meilleurs gardiens de but du monde. On a gagné 1-0. Inoubliable ».

Revenez-vous de temps en temps à Nantes ?

« Oui. L’été dernier, j’ai même assisté au match amical contre Rennes, à Carnac. J’ai toujours plaisir à revoir les administratifs du FCN comme Madeleine et Colette, sans oublier des personnes comme Lolo (Amisse), Bud (Budzynski) et Anziani, que j’ai côtoyé au bataillon de Joinville. »

Recueilli par Denis Bourdeau

Bio express

Pierre Morice est né le 25 mars 1962 à Saint-Brieuc. Il a joué à Nantes entre 1978 et 1987 avant d’évoluer à Niort, Saint-Etienne et Nice. Il a terminé sa carrière aux Etats-Unis, où il a effectué deux « piges » au Tampa Bays Rowdies et à Minnesota Thunder.

Il est marié avec Rikke, la cousine d’un autre ex-Canari, le Danois Henrik Agerbeck. Le couple Morice a trois enfants : Peter (21 ans), Maxime (17 ans) et Anthony (15)