Chateauroux - Nantes

C'est là que tout a commencé pour le président Kita. Au stade Gaston Petit, un soir d'août 2007, quelques jours après sa prise de contrôle du FC Nantes. L'homme d'affaires, qui a bâti sa fortune dans la conception et la fabrication de lentilles intra-oculaires destinées à la chirurgie de la cataracte, y a entamé sa gouvernance par un succès (2-1) annonciateur d'une remontée en Ligue 1. Puis d'une litanie de crises plus aiguës les unes pour lesquelles le propriétaire n'a trouvé aucun remède quand il n'a pas cultivé les germes du fiasco. Inutile de se passer en boucle les épisodes douloureux qui ont depuis plongé l'octuple champion de France en plein marasme.

Aujourd'hui, la Ligue 2 n'a que des partisans à la Jonelière. On prie pour renouveler le bail du FC Nantes au sein du milieu professionnel. C'est tout dire. Le voeu est susceptible d'être exaucé. Autant éviter de se lancer dans la prospective ou de jeter un oeil sur le calendrier proposé aux Canaris d'ici la clôture de l'exercice. Excepté Nîmes, tous les adversaires sont mieux classés et certains comme Dijon, Sedan, Le Havre ou Le Mans peuvent encore nourrir l'espoir d'évoluer à l'échelon supérieur la saison prochaine. Mais dans un championnat chamboule tout, le pedigree de l'adversaire n'est pas une garantie pure race.

Philippe Anziani, privé pour l'occasion de Rodelin, Othon, Darbion, Vivian et Tixier sait que la marge d'erreur s'est passablement réduite après la déconvenue boulonnaise. « Il ne faut pas se tromper encore beaucoup. On s'accroche pour ne pas descendre. Il faut rester serein. » Le FC Nantes ne vit pas encore sous tension, mais la crispation est palpable et l'envie d'en finir patente. « Vivement que ça se termine », souffle Jonathan Martins Pereira.

La honte de Pereira

Pour le latéral droit, la défaite face aux Boulogne boys a fait office de révélateur. « Ce match a fait basculer les têtes. Désormais, les choses sont claires et nettes. Quand on joue au FC Nantes, c'est difficile de se dire qu'on joue pour le maintien. J'ai honte de le dire aujourd'hui, mais la vérité est là. On n'a que ce qu'on mérite. Ce serait désastreux de laisser le club en National » enchaîne, dépité, l'ex Ajaccien « quasi sûr » néanmoins que les Canaris relèveront cet ultime défi.

Châteauroux, qui navigue dans les mêmes eaux troubles (14e avec un point d'avance sur le FC Nantes) s'est trouvé un point commun avec les Canaris. Les Berrichons pointaient au 8e rang à la trêve avant d'accompagner les partenaires de Guy Roland Ndy Assembe dans leur chute inexorable. Les Berrichons restent toutefois sur le sentiment du devoir accompli avec un point ramené, en infériorité numérique, de leur déplacement chez l'ex leader ajaccien. Mais ils ont perdu en cours de route Grange, expulsé, Dupuis leur meilleur buteur (8 réalisations) et Dohin blessés. « Le maintien va se jouer sur des détails. Depuis quelques temps, tous les matches sont serrés et pas forcément d'un bon niveau. Le FC Nantes ne méritait de perdre contre Boulogne. Cette équipe peut faire la différence à n'importe quel moment. Je me méfie. Mais elle n'est pas habituée à jouer le maintien » estime Didier Tholot. C'était pourtant déjà le cas la saison passée. L'histoire bégaie et Waldemar Kita en est au point mort.