Mercato estival 2011 les rumeurs

William Vainqueur a bien choisi sa soirée pour se mettre en évidence. Des émissaires de l'AEK Athènes, de l'Olympiakos Le Pirée, du SC Fribourg et de plusieurs clubs de Ligue 1 (Monaco, Rennes, Saint-Étienne et Lorient) l'ont vu sortir vendredi un de ses meilleurs matches de la saison. Heureuse coïncidence. « Je n'étais pas au courant qu'ils étaient là, assure le joueur. Et je ne sais même pas si c'était pour moi... Ça va faire deux ans que je suis suivi sans que ça ne se concrétise. »

Le milieu de terrain de 22 ans ne cache pas qu'il aimerait un jour « aller voir ailleurs » si l'herbe est plus verte qu'à la Jonelière. Il a eu « quelques contacts en début de saison et pendant la trêve », mais rien de bien tangible. Et avant de savoir dans quel port il posera ses valises la saison prochaine (« on n'en parle pas pour l'instant »), ce pur produit de la formation nantaise a encore la tête et les jambes sur les bords de l'Erdre : « La priorité, aujourd'hui, c'est de sauver le club du National. »

Précieux, contre Ajaccio, dans son rôle de milieu relayeur, Vainqueur a remis à l'endroit un entrejeu nantais qui marchait sur la tête depuis le début de l'année. Il a beaucoup couru, ratissé large et mené la vie dure techniquement aux sentinelles corses chargées de le surveiller. « On sait qu'il peut faire ça. Il peut même faire plus, juge Philippe Anziani. C'est à lui de prendre conscience qu'il a du potentiel, qu'il a une carrière devant lui. »

Le nouvel entraîneur nantais a « beaucoup discuté », la semaine dernière, avec son jeune joueur, « un garçon assez fermé qui aurait besoin de s'ouvrir davantage ». On lui reproche parfois son individualisme et cette fâcheuse tendance à vouloir trop en faire balle au pied. Anziani, lui, pointe plutôt un problème de mental : « Il a tendance à douter s'il loupe des choses. Là, il est bien rentré dans la partie. Après, c'est une question de régularité. »

Suspendu deux matches, début février, après un mauvais tacle et une expulsion directe à Évian, William Vainqueur reconnaît qu'il avait « perdu le rythme », à son retour, contre Metz et Reims, à domicile. « C'était dur de se remettre dans le bain. Mais là, je reviens bien, même si ce n'était pas évident de jouer à neuf contre neuf à la Beaujoire. »

L'ancien international espoir (2 sélections) était aux premières loges quand la bagarre générale a éclaté, à la demi-heure de jeu. Il plaide la légitime défense : « Ils ont pété un câble après le deuxième but et on a su répondre comme il le fallait. » Il y avait peut-être quand même mieux à montrer aux observateurs étrangers assis dans les tribunes.