A la nantaise

Difficile d’exister quand les portes restent fermées. Comme Waldemar Kita, président du FC Nantes, reste sourd à ses appels, l’association À la Nantaise, forte de 1 700 adhésions tente, par tous les moyens, d’exister et de se faire reconnaître.

C’est pourquoi, elle veut créer un système original d’actionnariat populaire. Un système unique en France selon l’association mais qui semble tout de même manquer de crédit, sachant que le modèle espagnol n’est pas exportable en France. Les chiffres que n’ont pas encore dévoilés les responsables de l’association sont tout de même très faibles. Selon nos sources, près de 700 sondés se disent prêts à participer à hauteur de 5 à 200 € par mois. Ce qui représenterait environ 6 000 € mensuels. Autant dire une goutte d’eau… Le suspense reste entier sur la somme à débourser par quelque 350 autres adhérents. Mais sauf miracle, la montagne pourrait très bien accoucher d’une souris.

« Pas que des nostalgiques »

Pour l’heure, comme on joue une partie de Subbuteo et autres jeux de plateau, responsables et adhérents de l’association jettent encore une fois un coup d’œil dans le rétro. Et remplissent une feuille de match virtuelle avec ceux qui ont marqué les grandes heures du FC Nantes. De l’enquête lancée le 12 janvier, 1 044 membres ont répondu. « C’est un retour énorme pour ce type de sondage » s’est félicité Luc Arrondel. Il n’y a pas que des vieux nostalgiques, puisque les - 40 ans sont sur-représentés. » Selon le directeur de recherche au CNRS, « les supporters sont surtout dépités, car 50 % sont d’anciens abonnés (15 % le sont même toujours) et 90 % d’entre eux seraient prêts à revenir si le FC Nantes se reconstruisait sur ses valeurs historiques ». Certes, beaucoup de supporters aimeraient, à la manière de l’époque Gondet, pouvoir réclamer à chaque match « Lee, ton but ! ».

lundi 25 juillet 2011

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L'équipe de football de Nantes, mené par Bruno Cheyrou (au premier plan), à l'avenir incertain, selon Place publique.

L'équipe de football de Nantes, mené par Bruno Cheyrou (au premier plan), à l'avenir incertain, selon Place publique.

La revue spécialisée sur le fait urbain Place publique disserte sur l'avenir du sport roi à Nantes. Et à travers trois fondamentaux : le jeu ; l'activité économique ; la passion.
Ce n'est pas forcément un sujet où l'on attend Place publique, subventionnée par Nantes Métropole. Mais le foot « relève du phénomène urbain », note Thierry Guidet, le directeur de la revue. En plus, il y a une actualité spécifiquement nantaise avec le FCN englué en Ligue 2. Bref, Place publique n'a pas hésité à consacrer un dossier spécial à la place du foot à Nantes. Avec un titre tout trouvé, « Le football a-t-il encore un avenir à Nantes ? ».

« On a fait appel à des universitaires et des chercheurs, par exemple les sociologues nantais Jean-Michel Faure et Charles Suaud ou encore Christian Bromberger, anthropologue et professeur d'ethnologie à l'université de Provence. On a aussi interviewé des acteurs. » Parmi ceux-ci : Philippe Diallo, directeur général de l'Union des clubs professionnels de football, la députée et adjointe au maire chargée du sport Marie-Françoise Clergeau et Florian Le Teuff, le président d'À la Nantaise. « Le succès apparent de cette association », qui a rassemblé en un an 1 900 membres, « nous a interpellés. » Il manque sans doute dans ce numéro Waldemar Kita, mais le président du FCN a refusé de donner suite aux demandes d'entretien de Place publique.

Le jeu, l'économie, la passion

Le foot, Place publique l'aborde sous trois facettes : 1. Le jeu ; 2. L'activité économique et la passion, 3. L'identité, la passion, l'attachement à ce sport numéro 1 dans le monde.

Le foot exalte souvent l'aspect identitaire d'une ville. C'était surtout vrai dans le passé, cela l'est encore en partie aujourd'hui. On l'a vu avec Lille champion de France cette année. L'équipe devient alors la métaphore d'une ville. Par exemple, Nantes et son jeu à la nantaise. Mais cet aspect disparaît peu à peu. Aujourd'hui, les clubs les plus connus sont des marques mondiales (Barcelone, Madrid, Manchester). Apparaît alors un paradoxe entre la mondialisation (qui oblige au succès) et le maintien de la fameuse incertitude du sport. Il y a aussi parfois une double perception du club tel qu'il est et tel qu'on le rêve. On le voit bien avec le mythe du centre de formation à la nantaise, copié partout et qui est devenu une arme de la concurrence aujourd'hui.

Alors, au final, le foot a-t-il encore un avenir à Nantes ? « On ne répond ni oui, ni non, souligne Thierry Guidet. On éclaire seulement les conditions dans lesquelles il peut avoir un avenir. La part du foot dans l'image de Nantes est aujourd'hui beaucoup moins importante qu'elle ne l'a été. Le foot peut avoir un avenir à Nantes mais pas à n'importe quel prix. Il faut sans doute jouer sur la carte de l'enracinement.