Nantes/Reims

Publié le mercredi 23 février 2011 à 10H44

Début de semaine classique pour les Stadistes, préambule tranquille d'un enchaînement corsé qui les verra disputer trois matches en une semaine.
Comme précisé dans notre édition de dimanche, Julien Toudic, souffrant du haut de sa cheville et forcé à quitter le terrain dès la 12e minute vendredi contre Vannes, va mieux.
« Il a passé un scanner qui n'a rien révélé de méchant. Pour l'heure, il attend que la douleur se dissipe. On décidera demain (aujourd'hui), s'il effectue le déplacement avec nous à Nantes », a précisé Hubert Fournier, hier.
Le technicien rémois reconnaît que son buteur a eu de la chance. « Dans son malheur, il s'en sort plutôt bien. Il n'est vraiment pas passé à côté de quelque chose de plus grave ».
Se plaignant de la cuisse, Lucas Deaux - lui aussi sorti prématurément vendredi - a passé une échographie qui n'a rien révélé de grave. Le milieu de terrain passait une IRM de confirmation hier après-midi.
« Il y a eu une petite incompréhension concernant sa sortie, a confirmé Fournier. Il est venu se plaindre auprès du staff médical qui a décidé de ne pas prendre le risque d'aggraver sa blessure. C'est vrai que Lucas souhaitait poursuivre encore un peu, mais nous avons joué la sécurité, eu égard aux échéances à venir ».

Aubey rechute
Pour le reste, Cédric Fauré qui passe une IRM de contrôle aujourd'hui, s'est entraîné à part hier matin. Là aussi, plus par précaution.
D'autre part, si Romain Amalfitano (genou bloqué) va mieux, même s'il a travaillé hier en marge du groupe, ce n'est pas le cas de Lucien Aubey. Le défenseur international congolais a été victime « d'une petite rechute ». Il a ressenti une légère gêne à sa cuisse.

Quatorze titres de champion de France à eux deux, cinq coupes de France. Le FC Nantes et le Stade de Reims ont fait régner la loi - et le jeu - sur les pelouses hexagonales. Le Vieux Continent conserve également quelques souvenirs des aventures rémoise et nantaise. Le club champenois a atteint à deux reprises la finale de la coupe d'Europe des clubs champions (1956, 1959), devenue Ligue des Champions quand le FC Nantes fut stoppé plus ou moins régulièrement en demi-finale par la Juventus de Turin en 1996.

Le football contemporain regorge d'expressions toutes faites. La théorie du fameux accident industriel est régulièrement avancée pour qualifier l'échec sportif et ses inévitables répercussions financières. La descente aux enfers conviendrait davantage pour le Stade de Reims. Les Kopa, Piantoni, Fontaine, Jonquet, Vincent, Hidalgo et autre Albert Batteux ont permis à Reims d'ajouter la mention football sur la carte des guides touristiques, aux côtés du célèbre breuvage et de la cathédrale. « C'est bien le Stade de Reims qui a le premier décomplexé le football français avec sa dream team constituant l'ossature de l'équipe de France, 3e de la coupe du monde en Suède en 1958 » souligne Robert Budzynski, figure emblématique du FC Nantes canal historique.

Rétrogradation et vente aux enchères

« C'est le premier virage de la dernière ligne droite ». Cette pépite tout droit sortie de la bouche d'un Canari champion de France en 2001, le Stade de Reims aurait pu en faire sa devise au début des années 90. La sortie de route fatale intervient en 1992. Le club champenois est placé en liquidation judiciaire et rétrogradé en... DH. La mémoire du « Grand Reims » s'évapore dans la nostalgie d'une vente aux enchères.

230 coupes, 200 fanions et la totalité des archives deviennent la propriété d'Alain Afflelou, qui emporte le tout pour 700 000 francs (105 000 €) avant de restituer reliques et trophées au club champenois pour le franc symbolique. « Le Stade de Reims, comme Saint-Étienne ou le FC Nantes n'a pas pu suivre la surenchère financière. Aujourd'hui, l'argent domine et l'esprit d'équipe n'est plus le même » poursuit Raymond Kopa, ballon d'or en 1958 et président d'honneur du Stade de Reims.

Pour enrayer le déclin, maintenir son rang au sein de la classe moyenne et conserver son identité, la formation est devenue l'alternative plus que la priorité. Pour l'avoir délaissée, le Stade de Reims et le FC Nantes ont ajouté une étape à leur course à handicap. « Je lis partout que la formation coûte cher, mais moins que de bâtir une équipe exclusivement composée d'éléments provenant de l'extérieur. José Arribas disait toujours : quand un club réussit 51 % de son recrutement extérieur, c'est déjà bien » rappelle Robert Budzynski, prompt à voler au secours des techniciens. À Nantes, le retour de Guy Hillion doit-il être interprété comme un retour aux valeurs maison ? « No comment » répond l'ancien directeur sportif. La vie d'un club n'est pas rythmée que par les euros. C'est aussi une histoire d'hommes.

- FC Nantes

Baptiste Gentili, l’entraîneur du FC Nantes, a opéré trois changements dans le groupe appelé à rencontrer Reims, ce soir (20 h) au stade de la Beaujoire, dans le cadre de la 25e journée du championnat de Ligue 2. Par rapport aux 16 joueurs alignés sur la feuille de match lors de la venue de Metz, vendredi dernier, Djilobodji, Deblé et Keita effectuent leur retour au détriment de Alhadhur, Darbion et Lee.

Le groupe nantais contre Reims est composé de : Ndy Assembe, Zelazny (gardiens) ; Pereira, Vivian, Pierre, Tixier, Djilobodji (défenseurs) ; Cheyrou, Vainqueur, Othon, Keita, Trebel (milieux de terrain) ; Gakpe, Djordjevic, Rodelin et Deblé (attaquants).

. Plus que la défaite d'Istres, c'est celle ramenée de Troyes qui occupe ses pensées. Il espère qu'un succès ce soir à Nantes chassera définitivement les vieux démons stadistes en déplacement.

Hubert, performant à domicile, le Stade peine à l'extérieur. N'est-ce pas l'occasion d'inverser cette tendance ?
« C'est vrai que nous réalisons une bonne année 2011 à domicile et que nous restons sur deux défaites d'affilée à l'extérieur. Nous sommes conscients qu'il faudra grappiller des points en déplacement si on souhaite atteindre notre objectif. Maintenant, il faut mettre en adéquation nos envies et nos actes. Une victoire à Nantes, par exemple, nous ferait le plus grand bien ».

Gagner à Nantes, est-ce dans les cordes de votre équipe ?
« Nous allons avoir fort à faire face à une bête blessée par ses prestations sportives plutôt moyennes ces derniers temps, et aussi par les turbulences qui secouent le club, avec notamment la récente éviction du directeur sportif. On sent bien qu'il existe une certaine tension autour de cette équipe. Mais méfions-nous, Nantes est une grande équipe qui peut se réveiller à n'importe quel moment. On ne souhaite qu'une chose : qu'elle ne le fasse que dans une semaine ».

Votre dernière sortie à Troyes, vous avait particulièrement déçu.
« Nous n'avons pas été bons, notamment au niveau du contenu. Si nous présentons le même visage que dans l'Aube, nous repartirons de Nantes avec zéro point. Nous devrons nous montrer rigoureux face à des joueurs de talent. On devra y mettre la détermination nécessaire pour éviter toute mauvaise surprise ».

« Les joueurs ne pensent pas à Nice »

Derrière ce match, se cache celui contre Nice, mardi. N'y a-t-il pas un danger que le match de Coupe influe sur le comportement de vos joueurs ?
« Non, je ne crois pas. Sur ce que j'ai vu cette semaine, les joueurs sont mobilisés sur le match de Nantes. Je n'ai pas eu de signaux laissant penser qu'ils se concentrent déjà sur le match de Coupe de France. Maintenant, on verra sur le terrain. En tout cas, on ne prendra pas cela comme excuse ».

Votre équipe réussit toujours bien face aux grosses cylindrées…
« L'aller nous avait permis de réussir un match plein qui n'était pas évident à négocier. Nous avons encaissé un but rapidement, mais su trouver l'énergie pour égaliser et prendre l'avantage. Ce scénario nous donne de l'espoir. On se dit pourquoi ne pas refaire à l'extérieur ce que nous avons réussi chez nous ? Mais pour y parvenir, il faudra soigner le contenu et rester à l'affût pour profiter d'une éventuelle défaillance de notre adversaire »