Nantes-Ajaccio

Yoann, comment expliquez-vous ce revirement de situation ? Vous n'avez disputé que 7 matches la saison passée et vous en êtes à 26 titularisations aujourd'hui , le contraste est pour le moins saisissant, non ?

Disons que cette année, l'entraîneur compte sur moi. Je sais que je suis plus près de la fin de carrière qu'autre chose, mais cette saison, j'ai décidé de prendre du plaisir après avoir pensé arrêter. J'ai désormais envie de continuer. La saison dernière a été l'une des pires de ma carrière. Cette année, c'est la meilleure. J'ai envie de m'impliquer. Je ne me pose plus de questions. Je me suis fait au dépaysement géographique, ma famille aussi, ça contribue à mon épanouissement.

Comment expliquez-vous que l'ACA, 3e à égalité de points avec Évian-Thonon-Gaillard, soit devenu un postulant à la montée ?

Le groupe s'est renforcé avec des joueurs dotés d'un état d'esprit irréprochable qui se sont greffés à un bon noyau. Cette saison, le groupe vit mieux que l'année dernière. Je prends un tel plaisir à vivre avec. On dégage une énorme volonté sur le terrain. On n'est sans doute pas la meilleure équipe d'un point de vue tactique ou technique mais en terme de coeur ou d'abnégation, on est au-dessus du lot. Dans ce groupe, il y a rarement des prises de bec et surtout, il n'y a pas de tordu.

Qu'est-ce qui différencie ce groupe de ceux que vous avez cotoyé au Mans ou à Nantes par exemple ?

Dans ces clubs aussi il y avait de bons mecs, mais les résultats étaient logiques. Chez nous, il y a moins de talent qu'au Mans ou au FC Nantes, mais on n'est pas une équipe de bourrins pour autant ! On est conscients de nos lacunes, donc on court beaucoup. Franchement, si on arrivait à monter, ce serait le plus gros exploit de ma carrière.

Vous êtes en fin de contrat. Comment envisagez-vous l'avenir ?

Je ne sais pas ce qui se passera ici. J'aurai des discussions avec les dirigeants. J'ai envie de continuer. L'ACA n'est quand même pas le pire club de France pour une fin de carrière ! Il n'y a pas une pression de dingue, la vie est agréable, même si l'ouest me manque.

Que vous inspire la situation du FC Nantes, qui en est à son quatrième entraîneur depuis votre départ il y a deux saisons ?

J'aurais préféré qu'ils bouleversent l'organigramme la semaine prochaine. Quand un changement intervient, ça peut bouger les joueurs. On ne sait pas à quoi s'attendre. Il y a des joueurs de talent dans cette équipe, comme Djordjevic, Rodelin, Vainqueur ou Guy-Ro (Ndy Assembe). Je suis assez surpris de les retrouver là, mais à Nantes, le mal est un peu plus profond.

Recueilli par Loïc FOLLIOT.



Willy Grondin pressenti à la formation des gardiens. Éric Loussouarn ayant quitté le club pour des raisons personnelles, les dirigeants nantais ont sollicité Willy Grondin pour lui succéder. Champion de France 2001 avec les Canaris et formé au FC Nantes, Willy Grondin, qui a notamment évolué au Mans, à Valenciennes et au PSG a récemment obtenu ses diplômes.

Le match Nantes - Boulogne de la 29e journée a été décalé au lundi 4 avril, à 20 h 30. Il sera retransmis sur Eurosport.

Bruno Cheyrou estime qu'il était «nécessaire de briser la spirale négative» en changeant d'entraîneur.(EQ)


Difficile de tomber plus bas pour Nantes. Sous peine de vraiment se mettre en danger. Après sa défaite chez la lanterne rouge (0-2), Grenoble, vendredi dernier, les murs ont tremblé à la Jonelière. Président et entraîneur(s) ont dit leur façon de penser aux joueurs. Résultat, dimanche c'est Baptiste Gentili qui a payé les pots cassés. Le coach a rendu son tablier «pour le bien de l'équipe et du club». Dans l'espoir aussi que son adjoint, Philippe Anziani, promu numéro un, parvienne à sauver les meubles. Car à douze journées de la fin, les Canaris ont toutes les raisons d'être inquiets. Seulement cinq points devant le premier relégable, il est temps pour eux de mettre fin à une série de sept matches sans victoire en Championnat. «On a un peu d'honneur donc clairement, on mettra tout en oeuvre pour que ce déclic se produise contre Ajaccio», annonce le capitaine nantais Bruno Cheyrou.

«Inconsciemment, peut-être que certains ont lâché, mais je n'en suis pas sûr.»

Accusés par Waldemar Kita, leur président, d'avoir «lâché» Gentili, les joueurs abordent la rencontre dans un climat pour le moins tendu. Pourtant, «l'ambiance n'est pas si mauvaise que ça par rapport à nos résultats, témoigne Cheyrou. Ça pourrait être pire. Ce n'est pas dramatique, on sent qu'il ne nous manque pas grand-chose pour que ça puisse repartir.» Selon lui, le départ de Gentili, «qui commençait à être un peu sans ressort», était quand même inévitable. «Quand les résultats ne sont pas bons, c'est l'entraîneur qui trinque, assène le milieu expérimenté. Il (le président) ne pouvait pas virer tout le vestiaire. Inconsciemment, peut-être que certains ont lâché, mais je n'en suis pas sûr. Il fallait prendre une décision pour essayer de briser cette spirale négative». Epaulé par Stéphane Ziani, c'est donc à Philippe Anziani que revient la lourde tâche d'éviter la descente en National. Une mission sauvetage qui ne ressemble en rien à sa dernière expérience d'entraîneur, lorsqu'il avait été remercié par Bastia en novembre 2009.
«Je ne pensais pas que ce serait aussi difficile»

«Ils peuvent peut-être provoquer chez nous une réaction, espère Cheyrou à propos du nouveau duo à la barre. Je savais que ce serait difficile, pas de tout repos, qu'il faudrait s'attendre à beaucoup d'activité au sein du club. Mais sincèrement je ne pensais pas que ce serait aussi difficile. On avait eu six mois relativement prometteurs, avec une montée en puissance, et pas mal de cohérence. Et là, depuis début 2011, j'avoue que j'ai du mal à comprendre ce qu'il a pu se passer. On a l'impression de faire des efforts, mais peut-être un peu moins. Peut-être qu'on ne les faits pas ensemble. A ce niveau-là de la compétition, ça ne pardonne pas.» Et encore mois contre un adversaire en pleine confiance comme Ajaccio. «J'avais dit que le mois de mars serait bon, rappelle Cheyrou. Je me suis un peu trompé sur le premier match mais j'espère que la suite me donnera raison.»