Actus du foot en vrac

Mots clés : salaires, pertes, sponsoring, EUROPE, Vincent Chaudel, UEFA
Par Guillaume Errard
11/01/2011 | Mise à jour : 16:56 Réagir

Crédits photo : © Juan Medina / Reuters/REUTERS
Sur les 732 clubs européens de football de première division, 56% ont enregistré des pertes en 2009, selon un rapport de l'UEFA. Elles atteignent 1,2 milliard d'euros, soit près du double de l'année précédente.

Onze clubs européens auraient pu être exclus de toute compétition européenne pour cette saison 2010-2011. C'est ce qui aurait dû arriver si le «fair-play financier» cher au président de l'UEFA, Michel Platini, avait été appliqué. Il le sera à partir de la saison 2014-2015.

L'objectif de l'ancien sélectionneur des Bleus au début des années 90 est de réguler le football européen et le rendre vertueux. Il veut ainsi obliger chaque club de football à ne pas dépenser plus que ce qu'il gagne. Un combat qui rappelle étrangement celui de Nicolas Sarkozy contre le secteur financier. «La démarche de Michel Platini est louable, mais elle est compliquée à mettre en oeuvre, affirme Vincent Chaudel, responsable management du sport d'Ineum Consulting. S'attaquer à Manchester ou au Real Madrid, ce serait affaiblir le football européen. Ces clubs pourraient alors décider de créer leur propre ligue». En janvier 2008, sous la pression de l'UEFA et de la FIFA, le G14, qui regroupait les quatorze clubs professionnels européens les plus puissants, a été dissous. Un mois plus tard, il a été remplacé par l'association européenne des clubs.

Pour la première fois depuis l'adoption au printemps dernier du principe de «fair-play financier», l'UEFA vient donc de publier un rapport sur les finances des 732 clubs de l'élite européenne. «Ce rapport n'arrive pas à n'importe quel moment, déclare Vincent Chaudel. Nous sommes dans un contexte de crise économique. L'UEFA veut, à travers cet outil tactique, démontrer le bien-fondé de cette démarche vertueuse («fair-play financier»)». Mais selon lui, «il ne faudrait pas que ce rapport laisse penser que les clubs européens se laissent aller à des dérives. Il y a aussi un 'effet crise'».

Harmonisation des politiques salariales

Il n'empêche que 56% d'entre eux ont enregistré des pertes en 2009. La perte globale s'élève à 1,2 milliard d'euros, soit une augmentation de 85% par rapport à 2008, où 48% des clubs faisaient état de dépenses supérieures à leurs recettes. «Alors que les budgets sponsoring et droits télévisés sont pénalisés par la crise économique, les salaires des joueurs continuent de progresser», explique-t-il. L'idée d'une harmonisation des politiques salariales européennes se pose alors. «Mais elle sera difficile à faire accepter par les grands clubs européens. Chaque club est une entreprise. Rien n'empêche Peugeot de pratiquer une politique salariale différente de celle de Renault».

Si l'UEFA n'a pas souhaité donner des noms de clubs, il est à supposer que la liste comprend des clubs anglais, espagnols ou italiens. Et pas n'importe lesquels : Manchester United, Valence, Liverpool ou encore le Real Madrid. Leurs dettes globales estimées pour la saison 2008-2009, s'élèvent respectivement à 826 millions d'euros, 547 millions, 370 millions et 327 millions. Vincent Chaudel relativise. «Manchester United et le Real Madrid sont des marques de grande valeur. S'ils perdent des sponsors, ils en trouveront d'autres, malgré la crise». Par comparaison, celle du Paris Saint-Germain, la plus élevée en France, en 2008-2009, est de 50,4 millions d'euros, selon les chiffres de la Direction nationale de contrôle et de gestion.

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