Baptiste Gentili

D'adjoint à entraîneur principal, le pas est souvent vite franchi. Au FC Nantes, Georges Eo et Michel Der Zakarian ont tenté l'expérience de devenir calife à la place du calife. Et Philippe Anziani, à qui on ne fera pas l'injure de le comparer à Iznogoud, le vizir corrompu de Tabary, est bien le prochain sur la liste. Après l'humiliante défaite à Grenoble (0-2), le FC Nantes s'enfonce en effet au classement (15e), et n'a pas gagné un match de L2 en 2011, après avoir pourtant affronté cinq des sept derniers… Baptiste Gentili, dont le discours ne passe plus auprès du groupe nantais, s'est donc volontairement mis en retrait. Le technicien corse devrait demeurer au club dans des fonctions qui restent à définir. Philippe Anziani, 49 ans, prend donc sa succession, avec Stéphane Ziani, actuel entraîneur des moins de 19 ans du club, en tant qu'adjoint. Anziani avait fait forte impression au président Kita ces dernières semaines et montait doucement en puissance.
Il devient le sixième entraîneur depuis le rachat du club par l'ex-patron de Cornéal et devra sauver le FCN de la relégation. Une solution temporaire, qui a le mérite d'éviter au club de s'engager avec un entraîneur extérieur à l'heure où le nouveau directeur sportif Guy Hillion prend tout juste ses fonctions. Economiquement, l'option Anziani permet aussi de limiter les dégâts. Baptiste Gentili disposerait en effet d'une clause qui prévoit le versement de six mois de salaire supplémentaires en cas de rupture de son contrat, qui court jusqu'en juin. Ce qui porterait la note de son licenciement à près de 350 000 €. Un surcoût inacceptable pour un club qui devrait perdre plus de 6 millions d'euros cette saison.

Citation :

Officiellement, Baptiste Gentili a souhaité lui-même prendre du recul après la défaite concédée à Grenoble (2-0, 26eme journée de Ligue 2), vendredi soir. Histoire de créer un électrochoc et ainsi relancer une formation nantaise qui n’a plus connu la victoire en championnat depuis le 20 décembre 2010 et un succès au Havre (1-0, 19eme journée). Mais officieusement, l’entraîneur des Canaris, qui avait pourtant récemment reçu le soutien de sa direction, a bel et bien été prié de laisser sa place à son adjoint Philippe Anziani, qui va assurer l’intérim sur le banc de l’actuel quinzième du classement jusqu’à la fin de la saison.

Faute de moyens (*), Baptiste Gentili ne sera pas limogé, mais uniquement recasé à un poste qui reste à définir. Stéphane Ziani, l’ex-meneur de jeu de Nantes qui s’occupait jusqu’alors des U19, va lui assister Philippe Anziani, qui se voit confier la lourde mission de sauver le club du président Waldemar Kita, lancé dans la course au maintien. Il s’agit du septième entraîneur du FC Nantes, en un peu moins de quatre ans de présence de l’homme d’affaire franco-polonais.

Le huitième pourrait se nommer Landry Chauvin (42 ans, Sedan), dont le contrat expire l’été prochain. Alors que l’ancien formateur rennais semble avoir fait le tour de la question dans les Ardennes, il s’agit de la priorité de Guy Hillion (ex-Rennes et Chelsea), le nouveau directeur du FCN, qui prendra officiellement ses fonctions le 1er avril. Adepte du beau jeu, Landry Chauvin ne serait pas contre un retour dans sa région. Enfin à condition que les Nantais ne descendent pas en National ou encore que les Sangliers ne retrouvent pas l’élite. Philippe Anziani et ses hommes détiennent une partie de la réponse.

(*) : Un projet de reprise a récemment échoué en raison de l’état catastrophique des finances du club.

football365

Sonné par les mauvais résultats du FC Nantes qui l’ont conduit à abandonner son poste d’entraîneur, Baptiste Gentili séjourne actuellement en Corse. « Je vais rencontrer le président Kita la semaine prochaine pour évoquer mon futur rôle d’ici la fin de la saison, explique-t-il. Une chose est sûre : ce sera en dehors du terrain ».

En fin de contrat en juin, « Bapti » quittera ensuite le navire nantais. Il ne s’en cache pas : Il digère mal les derniers jours passés à la tête de l’équipe première. « Avant la trêve hivernale, ça marchait bien. Je pensais même qu’on était capable de franchir d’autres paliers. Et puis en janvier, la machine s’est déréglée alors que le staff n’a pas changé sa façon de fonctionner. Le doute s’est installé. Et quand on connaît la pression qui entoure le club… Cela dit, je n’ai pas encore compris certaines choses. Le côté spectaculaire me laisse perplexe ».

Après la défaite enregistrée vendredi à Grenoble, Baptiste Gentili a « placé les joueurs devant leurs responsabilités ».

« Le silence des joueurs »

Comment ? « Le lendemain, lors du décrassage, je leur ai demandé de me dire si le problème émanait de moi. J’attendais une réponse. Elle n’est pas venue. Ce silence était significatif et lourd de sens. Il ne m’a pas donné envie d’aller plus loin ».

Gentili, qui n’oublie pas que Waldemar Kita « l’a remis dans le circuit » il y a un an alors qu’il était sans club, n’hésite pas aujourd’hui à régler ses comptes avec Gilles Favard, l’ancien conseiller du président, parti en janvier. « Nos rapports étaient inexistants. Or, quand on est entraîneur, on doit pouvoir collaborer avec un soi-disant directeur sportif. Il n’hésitait pas en plus à critiquer dans le dos et faisait naître la terreur à la Jonelière. Cela n’a pas simplifié ma tâche. Il a fait plus de mal que de bien au FCN. »