Parlez FC Nantes !

Comment vivez-vous

votre mise à l'écart ?
C'est très dur à vivre. Je sais que les dés étaient pipés pour moi. C'est plus le choix du président que du coach. On m'avait dit que le FCN était à part avant que j'y arrive, je confirme. En décembre, vous ne me verrez plus. Le président Kita a enterré certains joueurs mais moi, il ne m'enterrera pas.
Que retiendrez-vous de votre expérience au FC Nantes ?
C'est un club très particulier. Il faut des gestionnaires mieux que ça. C'est dommage, car il y a un super coach qui a un super avenir. A Nantes, on sent une atmosphère électrique, pas saine, ça déstabilise beaucoup les joueurs…D. P.

Jordan Veretout et Adrien Trebel sont incontournables dans le dispositif du FC Nantes et deviennent décisifs à chaque sortie. Rencontre croisée entre ces deux jeunes Canaris qui marquent leur génération.

Jordan, être meilleur buteur de son équipe pour un milieu de terrain, c’est original d’autant plus pour un jeune qui effectue sa première année professionnelle ?

« Ouais surtout qu’avec les équipes de jeunes, cela faisait trois ans trois et demi que je ne marquais plus. Cette année j’en suis à trois (Guingamp, Le Havre et Istres, N.D.L.R). C’est magique. Mais ça me sourit aujourd’hui, j’ai de la réussite. »

Adrien cela t’a souri également contre Istres?

(Jordan répond à sa place) : « C’est un but chanceux car il tire au hasard et elle va au fond (rires).»

Vous vous êtes lancés des paris et les gages qui vont avec ?

(Jordan en regardant Adrien) : « Il a la rage en ce moment. »

(Adrien) : « Oui tout le temps (éclats de rires). Pour l’instant, il est devant donc c’est moi qui dois lui laver ses chaussures. C’est bien, je suis content pour lui car il vient d’intégrer le groupe.»

Et toi Adrien en matière de cirage de pompe, tu as pris du retard ?

« Oui mais je suis déjà à deux passes décisives et un but dont c’est pas mal. Et puis comme j’ai marqué un beau but contre Istres, Jordan a dit qu’il laverait mes chaussures.»

Est-ce que l’un à plus de dispositions que l’autre pour marquer des buts ?

(Jordan) : «En tout cas, ce n’est pas moi mais Adrien car devant le but il est adroit. Il n’a pas la chance simplement d’avoir les bons ballons aux bons moments dans la surface.»

(Adrien) : « C’est vrai qu’en ce moment, on joue plus haut en 4-3-3 avec Granddi, "le dinosaure" comme on l’appelle devant la défense. Le coach attend beaucoup de nous, qu’on soit présent dans les zones de finitions. Aujourd’hui, Jordan a le ballon qui lui retombe dessus tout le temps. Il a de la chance, il marque, tant mieux (rires). L’année dernière j’ai dû marquer un but pas plus. »

Jordan, comment vis-tu ce statut de meilleur buteur du club (à égalité avec Sylvain Wiltord, N.D.L.R) ?

« Je le vis bien c’est sûr. Après, ce ne sera pas toujours moi. J’ai aussi de la chance sur mes buts. Ma frappe contre Istres est déviée, elle va au fond. Contre Le Havre, je peux tenter dix fois le même tir sans être certain qu’il rentre dedans. Seul le but de Guingamp reste normal. Mais tant que ça fait gagner l’équipe…»

Adrien, le fait d’être en retard dans votre pari, cela t’incite davantage à prendre ta chance ?

« On a tous envie de marquer des buts. J’ai ouvert mon compteur, cela met en confiance. Regardez Jordan, il en a beaucoup. Il n’a peur de rien et il prend beaucoup de risque. Il m’a sûrement manqué de lucidité quand j’ai eu des opportunités. »


De concert, Jordan et Adrien reconnaisse l'apport essentiel de Granddi Ngoyi dans leur bonnes performances. Photo sport-actu


Jordan Veretout : « On doit tout améliorer »



Décrivez-nous votre plus beau but et votre célébration de but ?

(Adrien) : « Mon premier cette saison, c’est le plus beau, en plus en pro et à la Beaujoire donc c’est très particulier. J’étais content que mes coéquipiers courent derrière moi. Je me suis d’abord dirigé vers le banc de touche pour voir Sylvain. Ensuite, il y avait ma famille d’accueil dans les tribunes avec laquelle je vis tous les week-ends depuis l’âge de 12 ans. C’étaient les seuls de ma famille à être là. Le but était pour eux. »

(Jordan) : « Mon plus beau but c’était celui du Havre. Je reprends du premier coup de demi-volée un ballon venu d’un centre et dévié par un défenseur. Elle va en lucarne et voilà. Sur le moment, j’étais fou car je ne suis pas sûr d’en remettre un comme ça un jour. C’était le but de l’égalisation en plus. »

Quand vous éclatez de joie, vous reconnaissez-vous ?

(Jordan) : « Je n’ai pas l’habitude de marquer donc mes joies, ce n’est pas trop ça. Je suis plus dans la retenue. Si j’en marque d’autres, je vais essayer de mieux les célébrer (sourires). »

(Adrien) : « Je ne me suis pas du tout reconnu d’autant que c’était mon premier but de la saison. Mais personnellement, je ne sais pas comment les célébrer. Par contre, je ne suis pas d’accord avec Jordan (sourires en coin). Il commence à avoir des petites célébrations intéressantes contre Istres par exemple avec sa petite glissade sur les genoux. »

Vous vous êtes mis d’accord sur la prochaine célébration. L’un va mimer le cirage de pompe pour l’autre ?

(Adrien) : « Ouais cette idée serait pas mal. Sinon on a vu un truc sur le jeu Fifa. Un joueur court et s’arrête soudainement pour sauter par terre. Ca peut être ça. »

Qu’est-ce qui vous différencie ?

(Jordan) : « Adrien va beaucoup plus vite que moi en conduite de balle. Il joue un rôle de 10. »

(Adrien) : « Physiquement déjà. Ensuite on n’a pas les mêmes qualités. Le jeu long de Jordan est très précis et irréprochable. Et il joue en n°8 devant la défense. »

Quels sont vos défauts ?

(Adrien) : « Ma lucidité car on veut tout bien faire. Et de temps en temps, on perd des ballons bêtement. Le coach me demande de toujours suivre le ballon pour être à la 2e retombée. »

(Jordan) : « On doit tout améliorer. Je dirais d’abord mon physique. Je travaille pour prendre plus de gabarit. J’ai beaucoup de défaut notamment dans la concentration. »

Avez-vous des surnoms ?

(Adrien) : « Il a un surnom que je lui donne sur Fifa mais je le garderai (rires). »

(Jordan) : « Surtout, tu ne dis rien. »

(Adrien) : « Sinon je l’appelle Toutvert en verlan ou alors Jo. »

(Jordan) : « Moi, je l’appelle Roux. »